Cette semaine, l’équipe du Bulli Tour Europa est allé à la rencontre de l’extrême droite hongroise. Autant vous dire que les nationalistes magyares ne portent pas l’Europe dans leur cœur. Focus sur « les loups de l’Europe », ces infréquentables, qui ne soulèvent pourtant pas l’indignation de la classe dirigeante européenne.
« Les loups de l’Europe », les militants de l’extrême droite hongroise, manifestent fièrement dans les rues de Budapest.
Alors même que le mois dernier, lors d’un passage en Roumanie, Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, a annoncé la fin des « démocraties occidentales ». Un modèle qu’il estime dépassé dans le monde actuel, incapable de remédier à la crise économique et sociale. Celui-ci préfère alors suivre la voie des Etats forts, tels que la Chine, la Turquie ou la Russie. Président du Fidesz, dont les membres siègent avec le PPE au Parlement européen, il est à l’origine de nombreux débats dans les cercles européens, notamment pour ses idées nationalistes et ses réformes en Hongrie depuis son investiture en 2010. A Budapest, on découvre ce regain de nationalisme, notamment à la suite de la controverse autour d’une statue, qui exalte la Nation hongroise, victime de l’aigle allemand lors du second conflit mondial.
La statue de la place de la Liberté à Budapest commandée par Viktor Orban suscite de vives critiques, notamment pour son révisionnisme.
Loin d’avoir le monopole du nationalisme en Hongrie, le Fidesz n’est pas la seule formation accusée de dérives nationalistes. Les partis d’extrême droite, comme le Jobbik, qui revendiquent une longue tradition nationaliste, sont aujourd’hui puissants dans le pays. Malgré un mouvement de « dédiabolisation », analogue en France à celui du Front National, le Jobbik a du mal à se couper de sa base, des militants exaltant le sentiment national par l’appel à la reconstitution de la Grande Hongrie et rejetant les organisations supranationales telles que l’OTAN ou l’Union européenne, ainsi que les minorités, dont les Roms. Cet élan nationaliste en Hongrie inquiète les instances européennes, dont les dirigeants et les représentants des Etats membres font preuve d’un silence de plus en plus insoutenable.
Cette semaine, nous vous proposons également un retour radiophonique sur le groupe Shutka Roma Rap, un groupe de hip-hop des Balkans, rencontré il y a plusieurs semaines non loin de Skopje en Macédoine.
Chronicle of week n°14: The revival of nationalism in Hungary
This week, the crew of the Bulli Tour met with the Hungarian far right. The least that can be said is that the Magyars do not really appreciate Europe. We will focus on the « wolves of Europe », pariahs, but yet they do not fuel indignation among European politicians.
« The wolves » of Europe, that is to say the militants of the Hungarian extreme right, demonstrate proudly in the streets of Budapest.
This is surprising since last month, while he was in Romania, Viktor Orban, the Hungarian Prime Minister, announced that it was the end of « western democracies ». He thinks this model is outdated nowadays, because it cannot face the economical and social crisis. He thinks it is better to follow the example of strong States, like China, Turkey or Russia. Orban is the president of Fidesz whose members hold seats with the PPE at the European Parliament, he is at the origin of numerous debates in European circles, notably because of his nationalist ideas and reforms beginning in 2010 when he took charge of Hungary. In Budapest, we discover a revival of nationalism, notably after the controversy around a statue exalting the Hungarian nation, victim of the German eagle during World War II.
The statue of the square of Freedom ordered by Viktor Orban arouses very strong criticism, in particular because of its revisionism.
Far from having the monopoly on nationalism in Hungary, the Fidesz is not the only political party accused of nationalist extremism. Far right parties, like Jobbik, who claim a long nationalist tradition, are now powerful in the country. In spite of a movement whose aim is to make the Jobbik acceptable, like what is done with the Front National in France, it is hard for the Jobbik to cut the link it has with the roots, activists with a strong nationalist feeling who are fighting for the rebirth of the Great Hungary and who reject supranational organisations like NATO and the European Union, they also are opposed to minorities like the Roma community. This nationalist tendency in Hungary is a source of worry for European authorities, whose leaders and representatives are remaining outrageously quiet.
This week, you can find a rebroadcast radio show with the band Shukta Roma Rap, a hip-hop band from the Balkans, that we met a couple of weeks ago in Skopje not far from Macedonia.